Prendre en compte la conception acoustique permet d'éviter d'avoir à crier pour se faire entendre
Toute personne s'étant déjà rendue dans un restaurant ou un bar a fait l'expérience de l'effet Lombard. Nous avons tendance à élever la voix quand le niveau de bruit augmente autour de nous. D'où le cercle vicieux de la pollution sonore. Dans un restaurant, la cacophonie qui en résulte est pour le moins irritante. Dans les établissements scolaires et les hôpitaux, l'effet Lombard a des conséquences plus graves.
Selon une récente étude, la moitié des enseignants souffre en permanence de problèmes de voix, parce qu'ils sont obligés de parler fort pour se faire entendre dans les salles de classe bruyantes1. L'étude révèle aussi des effets néfastes sur les élèves. 25% des élèves de primaire invités à effectuer une tâche dans un environnement bruyant présentent un déficit de capacité de mémorisation. Chez les élèves âgés de 9-10 ans, une augmentation du niveau de bruit général de 20 dB retarde par ailleurs la maîtrise de la lecture de huit mois2.
La pollution sonore dans les hôpitaux est également un problème grave. Il a été démontré que dès 75 dB, la pollution sonore nuisait à la santé des personnes à court et à long termes, les conséquences pour les patients allant de la perte d'audition à l'hypertension artérielle. Le bruit excessif perturbe les capacités cognitives des professionnels de la santé, qui manquent de lucidité et ont des difficultés à se concentrer et à effectuer des tâches complexes3.
Il existe de plus en plus d'études démontrant les effets néfastes de l’impact de la pollution sonore. C’est pourquoi, il est temps de réagir. Une conception à l'acoustique appropriée favorise la réflexion et les échanges entre les professionnels et les étudiants. Elle crée des environnements plus propices à l'apprentissage, mais aussi à la guérison.
1-2 Building in Sound – BIAMP Systems White Paper
3 J. D, MD, Noise in the Operating Room, The American Society of Anesthesiologists, Inc.; 2014