Le secteur du bâtiment représente 46% de la consommation énergétique nationale et 19% des émissions de gaz à effet de serre (associées à l’utilisation de l’énergie). Ce secteur doit ainsi participer à l’effort de lutte contre le réchauffement climatique en réduisant ses consommations d’énergies.
Cette première réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE 2020) fait suite à l’expérimentation du label E+C- (Energie Positive et Réduction Carbone) lancée par le gouvernement en 2017. A la différence de la RT 2012, elle intègre l’analyse du cycle de vie du bâtiment et notamment son bilan carbone en complément de l’amélioration du confort et de la réduction des consommations énergétiques du bâtiment.
La réglementation RE 2020 s’appliquera aux maisons individuelles et logements collectifs dès le 1er Janvier 2022.
L’application pour les bureaux et bâtiments d’enseignement primaire et secondaire se fera en Juillet 2022. Concernant les bâtiments tertiaires (EHPAD, commerces, gymnases, restaurants…) et constructions provisoires et extensions (selon surfaces), la mise en application se fera à partir du 1er Janvier 2023.
La RE 2020 est composée de 3 objectifs principaux de résultats :
1/ Donner la priorité à la sobriété énergétique
2/ Diminuer l’impact carbone des énergies et de la construction des bâtiments
3/ En garantir le confort en cas de forte chaleur
Ces objectifs sont définis par 6 indicateurs seuils réglementaires :
Energie
1/ Bbio : besoins climatiques. Cet indicateur représente la performance de l’enveloppe du bâtiment sans prise en compte des équipements (chauffage, froid, éclairage).
2/ Cep : consommation en énergie primaire (kWhep/m²SR.an) des postes chauffage, froid, ECS, éclairage, ventilation et auxiliaires (plus large).
3/ Cep,nr : consommation en énergie primaire non renouvelable (kWhep/m²SR.an) des mêmes postes.
Carbone
4/ Icconstruction(kg.éqCO2/m²SR) : impact sur le changement climatique associé aux « composants » (Analyse du Cycle de vie sur base FDES d’Inies) + « chantier ».
5/ Icénergie(kg.éqCO2/m²SR) : impact sur le changement climatique associé aux consommations d’énergie consommées pendant le fonctionnement du bâtiment (sur 50 ans).
Confort
6/ DH Degré-Heure d’inconfort (°C.h) : Evaluation des écarts entre température du bâtiment et température de confort (température variable entre 26 et 28°C).
Les principales différences se font au niveau
Cette Réglementation environnementale (RE 2020) vise tout d’abord à poursuivre la baisse des consommations des bâtiments neufs. Elle est plus exigeante que la RT 2012 en particulier sur la performance de l’enveloppe globale et de l’isolation quel que soit le mode de chauffage installé.
Cette évolution est représentée par le renforcement de l’indicateur Bbio (baisse équivalente de 30% de l’indicateur Bbio_max).
Ensuite, la RE 2020 entraine la disparition progressive du chauffage utilisant des énergies fossiles dans les logements neufs ainsi que la limitation des modes de chauffage électriques peu efficaces (radiateurs à effet joule direct). A l’inverse les systèmes de chauffage à chaleur renouvelable ou électriques performants (Pompes à chaleur) deviennent des solutions systématiques.
Ces évolutions sont représentées par les seuils progressifs de l’indicateur Icénergie_max (réduction de l’utilisation des énergies fossiles) ainsi que le couple d’indicateurs Cep_max et Cep,nr_max (limitation des systèmes de chauffage électriques peu efficaces).
C’est la grande nouveauté de cette RE 2020. Afin de réduire l’impact sur le climat des bâtiments neufs, l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie, dès la construction, va être prise en compte (Icbâtiment). Ces émissions sont définies par le calcul de l’impact des 4 contributeurs suivants :
1/ Icénergie en KgCO2.éq/m²SR : cet indicateur prend en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dus aux consommations d’énergies (Chaud, Froid, Eau Chaude Sanitaire, Ventilation, Auxiliaires, Eclairages, Ascenseurs) du bâtiment sur les 50 ans d’exploitation.
2/ Iccomposants en KgCO2.éq/m²SR : cet indicateur prend en compte les émissions de gaz à effet de serre dû à l’analyse de cycle de vie de l’ensemble des matériaux de construction qui composent le bâtiment (50 ans de durée de vie).
3/ Icchantier en KgCO2.éq/m²SR : cet indicateur représente les émissions de gaz à effet de serre induites par la phase chantier du projet. Cela n’inclut pas la mise en œuvre des produits de constructions déjà prise en compte dans l’indicateur Iccomposants.
4/ Iceau en KgCO2.éq/m²SR : cet indicateur représente les émissions de gaz à effet de serre induites par la consommation d’eau sur les 50 ans de durée de vie du bâtiment.
Les deux indicateurs réglementaires sont aussi ceux qui ont le plus d’impacts, à savoir le Icénergie et le Icconstruction (lui-même la somme de Iccomposants + Icchantier). Le seuil réglementaire et progressif (à la baisse dans le temps) de l’indicateur Icconstruction rendra nécessaire de recourir à des modes constructifs qui émettent peu de gaz à effet de serre. Ce seuil est défini comme Icconstruction max.
Afin de calculer les impacts des émissions de gaz à effets de serre des produits et équipements qui composent le bâtiment (Iccomposant) le gouvernement à opter pour une méthode dite d’« Analyse de Cycle de Vie dynamique simplifiée » (non normée) qui pondère les émissions dans le temps. Plus les émissions de GES ont lieu tard, plus elles sont réduites dans la méthode de calcul.
Comme le montre la courbe de pondération ci-dessous, 1 kilogramme de CO2 émis lors de la première année de vie d’un produit (en phase production par exemple) sera compté à sa valeur réelle, alors que ce même kilogramme de CO2 ne comptera que pour :
L’autre nouveauté c’est le confort d’été, la Tic (Température Intérieure Conventionnelle) est remplacée par un nouvel indicateur : les degrés-heures d’inconfort ou DH (en °C.h) qui évaluent l’inconfort perçu par les occupants.
Cet inconfort est calculé avec la prise en compte d’une période caniculaire afin de concevoir des bâtiments résistants et mieux adaptés à ces épisodes qui seront plus fréquents et intenses.
Pour chaque heure de l’année, on calcule en °C chaque dépassement de la température intérieure par rapport à la température de confort (voir graphe ci-dessous).
Ces valeurs sont ensuite sommées sur les 8760 heures qui composent l’année. Le résultat obtenu en degrés-heures définit le comportement du bâtiment vis-à-vis du confort en termes de température intérieure.
Pour cela, il doit être comparé à 2 seuils définissant 3 niveaux de réglementation :
1. un seuil bas (DHmax = 350DH) en-dessous duquel le bâtiment est jugé confortable : il est donc réglementaire et ne se voit pas appliquer de pénalité.
2. une zone intermédiaire entre le seuil bas et un seuil haut pour lequel le bâtiment est jugé moyennement confortable : il est réglementaire mais subit une pénalité forfaitaire pour inciter à mieux concevoir le bâtiment (conception bioclimatique + leviers passifs).
3. un seuil haut (DHmax qui varie entre 1250 et 2600 DH) au-dessus duquel le bâtiment est jugé excessivement inconfortable : il est alors non‐règlementaire.
Les premiers retours de bureaux d’études expliquent que pour les zones H2d et H3 (Sud / Sud-Est de la France), cet indicateur est limitant et impose une conception plus fine par exemple : en intégrant des brasseurs d’air ou d’autres systèmes de rafraîchissement complémentaires ou en utilisant des techniques d’isolation thermique par l’extérieur afin d’obtenir une classe d’inertie lourde ou très lourde (valorisation de l’inertie interne du bâtiment).
Des exigences minimales demandent la mise en place de protections solaires minimales (type volets, stores extérieurs ...) sur l’ensemble des baies d’un logement
Hors zones H2d et H3, les degrés‐heures ne sont pas contraignants et n’incitent pas à une conception optimisée en matière de confort d’été. Il est possible de réaliser des logements non traversants, sans inertie, sans dépasser le seuil bas DHmax
En zones H2d et H3, les degrés‐heures sont bien plus contraignant (logements traversants, inertie, brasseurs d’air, refroidissement adiabatique, etc… peuvent être nécessaire). Une réflexion plus poussée sur la conception du bâtiment devra être anticipée
Plus de 150 Fiches de Déclarations Environnementales et Sanitaires (FDES selon norme EN 15804) vérifiées par un organisme externe agréé et disponibles en libre accès sur la base INIES. Ces données environnementales permettent de calculer l’impact des émissions de gaz à effet de serre des produits en laine de roche ROCKWOOL utilisés sur le projet.
Des produits aux performances durables : la durée de vie utilisée dans nos FDES d’isolants est de 50 ans. Pour la laine de roche ROCKWOOL, cette performance a été validée par une étude avec des performances thermiques d’isolation non dégradées sur des produits âgés de plus de 65 ans.
Des produits en laine de roche recyclables (Service Rockcycle) proposé par ROCKWOOL. Les chutes d’isolants lors de la mise en œuvre comme la laine de roche récupérée lors d’une rénovation ou une démolition peuvent être récupérées par le service Rockcycle.
Découvrez ci-dessous le décryptage en vidéos pédagogiques par les experts ROCKWOOL
Décryptage avec Julien Molinier - Expert Performance Energie ROCKWOOL France
Décryptage avec Julien Molinier - Expert Performance Energie ROCKWOOL France
Décryptage avec Vincent Marcolla - Chef de produit - gamme bâtiment - ROCKWOOL France
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Décryptage avec Vincent Marcolla - Chef de produit - gamme bâtiment - ROCKWOOL France
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